La toute première chose, c’est d’être convaincu de l’éducabilité de votre enfant où qu’il en soit de son développement. Vous devez avoir un regard bienveillant et confiant porté sur lui.
Maria Montessori parlait de l’éducateur comme « maîtresse », très marquée par l’école et l’enseignement. La notion d’« éducateur » est plus large, elle ne se réduit pas à l’instruction mais bien à la vie avec des enfants.
Tout adulte en contact avec des enfants est donc un « éducateur ». Vous devez incarner une certaine attitude et vous y préparer.
1. Préparer ses mouvements
Faites attention aux déplacements, avec but et calme. Les mouvements doivent être lents plutôt qu’efficaces pour donner à l’enfant le temps de prendre conscience de chaque étape, de chaque enjeu de l’activité. C’est donc un gros travail sur soi-même, avec soi-même et parfois contre soi-même !
2. Ne pas agir systématiquement
Il faut garder la connaissance en mouvement, garder votre enthousiasme.
Attention ! La routine guette à chaque coin d’étagère ou à chaque moment !
Soyez vigilant, accordez de la place à l’être, à la réflexion dans chaque activité, à la spontanéité…
Vous aviez prévu telle activité et l’enfant insiste pour refaire par exemple le sac à mystère qu’ il a tellement aimé la semaine dernière ? Suivez le dans des désirs, il expérimente et il a besoin de vous pour l’accompagner.
3. Agir avec patience
La patience est une essentielle. Il faut savoir travailler sur sa capacité à se retenir d’agir, à compter ses mots, être constant et fiable.
Vous n’êtes pas là pour faire mais pour les aider à faire par eux-mêmes….même si cela prend beaucoup plus de temps.
Maria Montessori écrivait que « toute aide inutile est une entrave au développement de l’enfant. » La pédagogie Montessori est fondée sur le désir d’apprendre et la conquête de l’indépendance. C’est dans ce sens que nous parlons de la pédagogie Montessori comme une « aide à la vie ».
L’action de l’adulte ne s’incarne pas toujours dans les gestes mais dans sa présence. Alors patience…et prenez votre temps !
Et plutôt que « qu’est-ce que je peux faire ? », demandez-vous « est ce qu’il manque quelque chose dans leur environnement que je peux leur apporter/que je peux enlever? »
4. Évaluer avec précaution
Il faut se poser parfois, pour évaluer le chemin parcouru et ce qui est à venir. Il ne s’agit pas d’une évaluation des acquis comme à l’école mais plus d’un outil de réflexion pour vous, pour pouvoir parler de la progression de l’enfant avec les parents par exemple.
5. Faire preuve d'humour
Il faut avant tout prendre les choses avec humour …et faire les choses avec humour ! Même les taches « ingrates » du quotidien, débarrasser une table de gouter, remplir un lave vaisselle, éponger un verre qui se renverse, tout cela peut être vécu comme un jeu, une aventure si vous y ajoutez une dose d’humour. Les enfants vous suivront !
Ne pas se prendre trop au sérieux, pour garder l’intérêt de l’enfant éveillé et créer la complicité avec vous. N’hésitez pas à théâtraliser vos gestes, vos expressions…
6. Observer
L’observation permet de se déplacer de l’action vers le recul, vers un espace de pensée, vers une attitude plus juste. Elle permet de s’assurer qu’on est toujours dans l’aide utile…Et non pas inutile (« laisse, je vais te le faire »)
Et pour bien vous imprégner de cette attitude "montessorienne", lisez le Décalogue de l’éducateur tel que pensé par Maria Montessori. Exigeant…mais inspirant !
En résumé :
Avoir une attitude montessorienne à la maison, c’est avant tout respecter l’enfant et le considérer avec un regard confiant et bienveillant : savoir l’écouter, lui parler, l’observer, l’aider sans trop intervenir, lui laisser le temps, et enfin accepter qui il est. C’est aussi l’aider à apprendre à se connaître, à s’accepter et à progresser.
Source : site Association Montessori de France
Pour aller plus loin
Chap.26 L’esprit absorbant de l’enfant La préparation de la maîtresse montessorienne
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