En France, dès le début de la nouvelle année, les gourmands n'attendent qu’une chose : manger leur 1ère galette des rois ! Régulièrement consommée afin de célébrer l’Epiphanie, ce dessert représente une vraie tradition française.
Revisitée par les plus grands chefs, déclinée en différentes formes et différentes saveurs… avec le temps, la galette des rois est devenue un vrai symbole du début d’année. Ce dessert est tellement attendu par tout un pays qu’il est même vendu dès novembre dans certaines boulangeries.
Mais comment une simple galette a-t-elle pris une telle importance dans les habitudes des Français ? D’ailleurs, cette tradition, elle vient d’où ?
Une tradition ancestrale
En France, si l’on mange des galettes pendant le premier mois de l’année, c’est pour célébrer l’Epiphanie qui a lieu le 6 janvier. Enfin c’est ce que l’on croit. En réalité la galette et l’Epiphanie n’ont aucun lien et ont seulement été assimilées à cause de leur proximité calendaire.
La tradition de la galette provient des fêtes romaines organisées en l’honneur du Dieu Saturne, qui se tenaient entre fin décembre et début janvier. Lors de cette journée, maîtres et esclaves partageaient un repas et une fève (haricot) était glissée dans une galette. Celui qui tombait dessus était ainsi désigné “Roi des Saturnales" et avait le droit de demander tout ce qu’il souhaitait pendant le reste de la journée. C’est de ce titre éphémère que provient l’appellation galette des rois.
L'Epiphanie quant à elle est une commémoration religieuse célébrée par les chrétiens le 6 janvier et par les protestants le 19. Cette fête, rendant hommage à l’arrivée des rois mages à Bethléem, est d’ailleurs la plus ancienne célébration chrétienne dans le monde.
Au fil des années, les Saturnales ont disparu et la tradition de la galette s’est retrouvée sans réel événement. Elle a donc été greffée à l’Epiphanie !
Une histoire de fève
La galette des rois est devenue un symbole du mois de janvier… tout comme sa fève. Mais au fait, pourquoi une fève ? Car lors des Saturnales c’était un haricot sec semblable à une fève qui était placé au hasard dans la galette. Au fur et à mesure la fève (légume) est devenue fève (objet) pour des raisons esthétiques.
Avec les années, elle est même devenue un vrai élément de collection. La fève ne sert plus seulement à désigner qui est le roi/reine de la table, c’est également devenu un objet sentimental, parfois même rare. Le musée de Blain en expose d’ailleurs plusieurs milliers.
Et puis la fève de la galette a le droit à son rituel. Il est coutume en France que le plus jeune des enfants aille sous la table et fasse la répartition des parts de galette. Car c’est la personne la plus innocente, celle qui servira toujours ses parents en premier… et puis cela donne surtout un prétexte pour qu’il/elle ait un rôle dans cette histoire.
Expansion de la tradition
Si c’est en France que la galette est la plus populaire, plusieurs pays célèbrent également l’Epiphanie. En fonction de la zone géographique, la galette des rois sera plus ou moins différente de la recette classique à base de frangipane :
- Au Pays basque et en Espagne, ce sont plutôt des brioches garnies par des fruits confits.
- Au Danemark, le dessert est une “couronne des rois” préparée à base de pâte feuilletée et de crème d’amande.
- Au Liban, la préparation ressemble grandement à celle proposée en France si ce n’est que la galette libanaise est souvent aromatisée à la fleur d’oranger.
A côté de ces pays qui célèbrent l’Epiphanie, d’autres cultures ont adopté la tradition de la galette. Ne soyez pas surpris si vous voyez des galettes à New York ou à Tokyo. Comme pour d’autres fêtes, par exemple el Dia de los Muertos, la coutume a traversé les frontières pour venir s’implanter dans des pays éloignés de la fête originelle.
